Perséphone Admin et Reine des Enfers
Nombre de messages : 118 Date d'inscription : 10/03/2006
| Sujet: Renaissance Lun 10 Avr - 10:18 | |
| Tant de bruit, tant de cris… La Guerre s’était déclarée aux Enfers et la Reine revenait enfin de son séjour en Olympe, là où elle avait pu revoir sa tendre mère et la nature verdoyante qui fleurissait sans cesse. Dès que le pied de la jeune femme fut posé sur l’herbe fraîche, cette dernière s’était mise à pousser, vivace, s’enroulant amoureusement autours de la cheville fine et pâle de la Reine des Ténèbres… Et les arbres en fleur… Toutes ses couleurs et cette Vie foisonnante avaient éveillé les faibles sourires de la Dame… Mais plus rien n’était comme avant. Ainsi, les fées et les nymphes n’arrivaient plus à faire rire celle qui autrefois était la douce et candide Coré, devenue femme de responsabilité bien trop vite…
Ruine… Y avait-il un autre mot pour définir le chaos qui régnait en ces lieux que la Reine ne reconnaissait plus… Les boucles soyeuses de sa longue chevelure voletaient ça et là et caressait le visage perclus de la jeune femme. Elysion s’écroulait… Pourquoi ? Où était donc Hadès… ? Que les murs s’effondrent signifiait une chose : Hadès ne dirigeait plus les Enfers.
Où était-il ? Une angoisse anima sa poitrine bondissante tandis qu’elle éleva sa main pour venir la poser devant elle et crisper ses doigts fins sur le tissus d’ébène de la longue robe de soie. Mort… Y avait-il autre explication à ce fait presque palpable ? Plus un souffle, plus l’once d’une énergie se rapportant à l’Epoux.
Lèvres tremblantes, quelques goûtes d’eau salée vinrent perler sur les pommettes rosées de la Dulcinée, sillonnant le minois vénusien pour tomber lourdement sur son buste animé de sursauts. Une partie de sa vie était en pleine déliquescence et Hadès s’en était allé.
Ô peine, Ô désespoir… Combien de fois avait-elle souhaité voir ce spectacle… La fin de celui qui avait volé sa vie… Et à présent que ses vœux étaient réalisés, celle que l’on nommait « la Jeune Fille » se surprenait à pleurer son départ. Tant de morts et de souvenirs balayés… Submergée par mille émotions, la Dame se remémora les traits charmants et doux de son époux. L’avait-il abandonné définitivement… ? Jamais elle n’avait su lui dire que finalement sa vie n’avait pas été si mauvaise… Que la haine et le chagrin qui l’avait envahit s’étaient laissés étouffer par le seul plaisir de la vue des yeux de l’Empereur de la Mort et que malgré toute la froideur dont elle avait fait preuve, il avait toujours habité son cœur… Mais toutes ses vaines pensées se perdirent dans l‘immensité de la Tourmente… Quand alors, une forme fit son apparition. La brume et la poussière laissèrent à vue l’épée d’Hadès, unique vestige du Monarque… Droite elle se tenait, fière et inflexible… Rien n’aurait pu la briser et rien n’aurait eut assez de force pour la faire tomber, là, planter dans le sol rocailleux et fissuré de toute part… Perséphone observait l’Arme Divine avec affliction alors qu’elle laissa choir ses paupières, dissimulant ses prunelles perdues dans l’eau claire de ses yeux.
Les effluves poussiéreux et brûlants qui s’était échappés des Enfers venaient heurter le corps mièvre de la Belle tandis que le faciès anéantit changea brusquement d’expression. Irascible Souveraine. Qu’espéraient-ils donc ? Battre Hadès et ne plus avoir à affronter la Mort ? Ce qui fut fait ne peut être défait car la succession des Enfers ne s’était pas éteinte.
Une vague d’énergie vint transcender le Sombre Abîme dans sa totalité alors qu’une aura empourprée entoura le corps effilé. Délaissant le funèbre pour le funeste. Plissant ses yeux devant le Désastre, la Reine sentit la fièvre de la colère s’emparer de son cœur, de son âme. Un tel affront ne resterait point impunis, puisse t’elle le promettre sur sa propre vie.
C’est alors que contre toute attente, l’herbe se remit à pousser en Elysion… Les colonnes lézardées se remodelèrent au souffle du vent… S’éloignant des Terres Fleuris pour atteindre Giudecca, la Dame restaurait chaque détail. L’odeur même de l’air, pleine de souffre, redevenait supportable. Les pierres semblaient reprendre leur place attitrée et chaque Prison reprenait forme. Non… L’Enfer n’était pas près à disparaître, bien à l’inverse, il reprenait “vie” et les coupables allaient bientôt payer le prix le plus cher qui soit...
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