-=Luthien=-

L'astre solaire descendait peu à peu derrière l'horizon, nimbant le ciel olympien de couleurs rouge et or, couleurs plus attrayantes que de coutume, comme si le Crépuscule fêtait un événement, ce qui pourrait bien être le cas.

En effet dans le Temple du Messager Divin, une présence jusque là endormie semble s'échapper des bras de Morphée pour s'éveiller peu à peu. Dans une des chambres de la demeure d'Hermès, une forme endormie, étendue avec grâce au milieu de draps de soie, sort de son immobilité. Si un quelconque observateur s'était trouvé, en cet instant, penché au dessus du lit, celui-ci aurait pu voir les paupières papilloner délicatement puis s'ouvrir doucement pour dévoiler deux iris couleur améthyste, d'une rare beauté.

Alors dès ce moment, le ciel crépusculaire flamboiera, fêtant dans ses teintes de feu la renaissance de sa fille Luthien, car tel est le nom de la Messagère d'Hermès.

Encore nichée aux creux des draps, la Douce se redresse gardant contre son corps dénudé le tissu satiné, sa longue chevelure de jais, parsemée de quelques mèches assorties à la teinte de ses yeux glisse en cascade le long du dos de la Belle.

Elle finit par sortir du lit et traverse sa chambre, nue , comme Aphrodite au premier jour, les rayons du crépuscule venant caresser ce corps aux courbes délicates et parfaites, l'enveloppant de sa douce couleur dorée.

A cet instant, la Douce ressent la présence de ses Soeurs à l'intérieur du Temple, convergeant toutes ses pensées vers elles..

Ainsi je ne suis pas la seule à être réveillée, Tari l'est également!Ainsi que Nilâ! Quel bonheur d'être à nouveau réunies, car comme par le passé, nous pourrons toutes trois charmer Dieux et Mortels lorsque nos voix s'accorderont, lorsque nous danseront.

Un sourire éclaire le visage sybillin de Luthien, alors que dans son dos apparaissent deux ailes à la texture soyeuse. Lentement, les mains fines attrapent le tissu satiné posé sur une chaise. La Belle le passe et le le laisse glisser le long de son corps grâcieux afin que celui-ci épouse ses formes si harmonieuses, si délicates, son dos restant mis à nu.

Puis Luthien dirige ses pas vers son balcon afin de s'accouder à celui-ci, le coeur léger et joyeux. C'est à ce moment qu'elle essaie de ressentir la présence de son Dieu, pour constater que celui-ci est réveillé. Alors un sourire de toute beauté vient orner ses fines lèvres nacrées.

Les lèvres s'entrouvrent à nouveau pour laisser entendre une mélodie douce et envoûtante qui s'élève peu à peu dans le ciel Olympien, émerveillant les personnes auxquels celui-ci parvient. Au plus profond d'elle même Luthien Tinuviel espère que son chant parviendra aux oreilles de ce Dieu qu'elle aime tant pour lui donner sa force et lui prouver son amour. Par ce chant rempli de pureté et à la teinte cristalline, la Douce indique aux Dieux et à leurs serviteurs qu'elle est de retour.

Messagère Céleste Nombre de messages : 5 Date d'inscription : 05/04/2006

Après avoir déposé un baiser sur les lèvres de son Dieu tant aimé, la Messagère s’était envolée à travers l’une des grandes fenêtres qui bordaient les murs lactescents et sculptés de dorures multiples, laissant derrière elle une bouffée fragrante et fleurit.
L’Orchidée s’était enfin échappée de l’Antre du Sommeil et se dirigeait à présent vers l’amphithéâtre où se tenait l’Ange de Douceur, ailes déployées.

D’un battement, elle parcourait les airs, enchantant les effluves qui, conduisant la Femme-enfant, s’enquièrent d’un chant harmonieux et suave qu’ils distillèrent dans les environs. Ce dernier pouvait se comparer aux voix de mille sirènes de Poséidon, péan de beauté où même le cristal n’avait plus aucune pureté.

Les fibres de cuivre s’enroulaient dans le dos du Candide Angelot, se livrant à une valse tourmentée, s’exultant, triomphant tandis que les iris pellucides, d’un vert émeraude savamment mêlé au bleu d’un ciel clair, couraient par delà les bâtisses monumentales du Tertre des Mystères.

Enfin vint l’heure d’aller saluer sa tendre sœur. Sur le balcon elle se tenait, si belle, si lumineuse… Tàri ourla ses lèvres galbées pour qu’un sourire jovial vienne s’y loger, tandis qu’elle arrivait près d’elle. Dans un élan amoureux, elle transcenda les courants venteux pour saisir l’Ange de Douceur entre ses bras et poser ses pétales rosés sur le coin des lèvres de sa Tendre Jumelle en la serrant tout contre son corps. La Félicité s’était emparé de son cœur et la Demoiselle gardait son minois séraphique accolé à celui de Luthien.

Aucun mot ne passa le pas de ses lèvres tendres mais cela était-il indispensable ? Ses chatteries en disaient tellement plus que les mots même pouvaient exprimer. Papillonnant sans cesse contre elle, ses grandes ailes brassaient l’air, tant qu’elles soulevèrent leur propriétaire et sa cher Sœur de quelques centimètres du sol.

Lévitant en quittant le marbre de leurs pieds, seul la mélopée du vent célébrait leur retrouvaille. Pourtant elles ne s’étaient pas quittées bien longtemps… Mais cette absence parue interminable aux yeux de la chaste et fragile Ingénue.

Ainsi elle restait silencieuse, profitant de cet instant, savourant ce retour aux bras de sa Merveilleuse.